L'insuffisance mitrale touche une grande proportion de la population atteinte de cardiopathie. (Ces dernières années la clinique Ambroise Paré a vu le nombre de plasties mitrales augmenter).
Nous présentons un pôle de chirurgie cardiaque accueillant des patients atteints de différentes pathologies, telles que les insuffisances valvulaires (aortique ou mitrale), les patients coronariens et les urgences cardiaques (dissections aortiques).
Aujourd'hui, notre sujet concerne la plastie mitrale. Nous la présentons comme l'option principale avant le remplacement de valve. En effet, la reconstruction mitrale est une chirurgie dite conservatrice : elle a pour but de réparer la valve et non de la remplacer.
Il nous semble important de rappeler ce qu'est l'insuffisance mitrale. C'est un défaut de l'étanchéité de la valve qui empêche le reflux du sang dans le ventricule gauche. Lors d'une insuffisance mitrale, la fréquence de contraction augmente d'où une asthénie myocardique.
L'insuffisance mitrale est bien souvent asymptomatique et sa découverte est fortuite. Néanmoins, elle peut évoluer vers une dyspnée à l'effort, une asthénie, des palpitations, des œdèmes des membres inférieurs. Ces symptômes alertent souvent les patients, car ils sont handicapants dans les actes de la vie quotidienne. Ils décident alors de consulter. Mais certains patients sont pris en charge alors qu'ils sont asymptomatiques.
Nous vous présenterons le circuit patient avec la construction du dossier médical et les examens pré opératoires liés à cette chirurgie. Nous insisterons notamment sur l'échographie cardiaque, un point essentiel dans l'indication du choix de la chirurgie. En effet, la décision du remplacement ou de reconstruction est fonction de la nature et de la gravité des lésions.
La pathologie dégénérative, en particulier quand il y a un prolapsus mitral, est une bonne indication de plastie. L'endocardite de la valve est une autre pathologie qui peut être traitée par un geste de valvuloplastie. Un échocardiogramme fait en préopératoire aide le chirurgien à évaluer la possibilité ou non d'un geste conservateur sur la valve mitrale. La plastie la plus commune est caractérisée par la résection d'une partie d'un des deux feuillets valvulaires et par la mise en place d'un anneau semi rigide autour de la valve, qui permet de fixer la réparation et qui empêche une dilatation ultérieure de l'anneau.
Après l'intervention, le patient continue son parcours en réanimation puis en chirurgie cardiaque où s'installe une surveillance accrue du traitement anticoagulant ainsi que des paramètres vitaux. Si le patient n'est pas en AC/FA, il faut arrêter les anticoagulants à trois mois. Il faut savoir que les patients opérés d'une plastie mitrale ont une mortalité hospitalière proche de zéro. L'espérance de vie de la population opérée est équivalente à celle du même âge non opérée.
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